La configuration géographique du territoire insulaire et les activités humaines ont contribué, au fil des siècles, à la formation d’un paysage et d’un patrimoine naturel d’une grande richesse. Notre territoire héberge des espèces et des habitats naturels remarquables, identifiés suite à des inventaires, qu’il est nécessaire de protéger.

Des dunes riches en biodiversité

Les dunes littorales

Elles comprennent plusieurs habitats naturels, depuis la dune blanche, jusqu’à la dune boisée. 

  • Ces habitats abritent une flore originale et patrimoniale. 4 espèces présentent un enjeu majeur :
Cynoglosse des dunes : les populations rétaises comptent parmi les plus fortes de France, donc du monde.
Œillet de France : cueilli en raison de sa beauté et de son parfum, il est en régression sur l’île.
Linaire des sables
Lys maritime
  • Des espèces exotiques invasives : les milieux dunaires sont colonisés par des plantes comme le Yucca et l’ailante. Introduites dans les jardins d’agrément, elles se sont ensuite disséminées dans les milieux naturels et leur éradication est difficile.
Ailante
Yucca
  • Les dunes boisées littorales de l’île de Ré accueillent une avifaune variée:
    • des colonies de reproduction de grands échassiers (héron cendré, aigrette garzette, héron garde-boeuf),
Grand héron
Aigrette garzette ©David Allemand
Héron garde-boeuf © Lucas Deplaine
    • des rapaces diurnes, comme le milan noir, ou nocturnes, comme le hibou moyen duc et le hibou petit duc scops,
Hibou moyen duc © Lucas Deplaine
Milan noir © Lucas Deplaine
Hibou petit duc © Julien Gonin

● Les dunes littorales du Lizay accueillent un amphibien rare et menacé à l’échelle européenne : le pélobate cultripède.  

Les dunes intérieures

Elles se situent dans la partie est de l’île, secteur cultivé de longue date. Le paysage actuel est composé d’une mosaïque de milieux : friches agricoles, pelouses sableuses, landes plus ou moins boisées, forêts.

Que peut-on y retrouver ?

Le pipit rousseline, espèce menacée au niveau européen
Le petit duc scops ; l’île de Ré présente une densité remarquable de cette espèce au bord de l’extinction en Charente-Maritime
L’engoulevent d’Europe, oiseau très discret
Le cardinal, grand papillon des pelouses sableuses, des friches et des boisements dunaires.

Des zones boisées, en un clin d’œil

La surface boisée de l’île de Ré, en intégrant les friches et landes boisées, s’élève à environ 1360 ha, soit environ 15 % de l’île:

  • 409 ha sont des forêts domaniales, gérées par l’Office National des Forêts (ONF).
  • 951 ha de forêts communales ou privées

La forêt littorale de dunes boisées est plus ou moins altérée, en particulier en raison du dépérissement du pin maritime.

Le massif de dunes intérieures, partiellement boisé, est lui en forte extension grâce au boisement spontané d’anciennes terres agricoles.

Des zones humides et marais

Un peu d'histoire...

Les premiers marais salants auraient été créés au 12e siècle. Ils ont été gagnés sur la mer par endiguement. L’extension de ces « prises » a continué jusqu’au 19e siècle jusqu’à atteindre une surface de 1530 ha, soit 18% de la surface de l’île de Ré.

Aujourd’hui, les marais se situent essentiellement dans la partie nord de l’île. Ils constituent un réseau de bassins important, exploités ou non par les activités salicoles, conchylicoles ou aquacoles.

Ces marais abritent des habitats naturels très variés (chenaux, lagunes, prés salés) qui constituent un écosystème complexe caractéristique de l’île de Ré.

Marais © Yann Werdefroy

Les bassins abritent également plusieurs espèces de macrophytes (plantes aquatiques), en particulier la Tolypella salina : une algue rare, protégée en France et menacée à l’échelle mondiale.

Les marais permettent l’accueil d’une population d’oiseaux dont l’importance en fait un des sites les plus remarquables d’Europe, voire du monde. Situés sur la grande voie de migration est-atlantique, les marais du fier d’Ars sont également un lieu de passage incontournable pour les oiseaux migrateurs et hivernants. Le seuil international RAMSAR de 20 000 limicoles (petits échassiers) est atteint tous les ans.

Barge à queue noire © Frédéric Tillier LPO
Tournepierre à collier
Bécasseau sanderling
Bernache à ventre sombre
Spatule blanche

Le site est remarquable pour la reproduction de plusieurs espères rares ou menacées en France et en Europe : des laridés (goélands, mouettes, sternes), des limicoles (avocette élégante, échasse blanche), des passereaux des bosses de marais (gorgebleue à miroir, pipit farlouse…). Les marais abritent également plusieurs espèces d’amphibiens rares ou menacés en Europe (crapaud calamite, pélobate cultripède et rainette méridionale).

Ils constituent un habitat important pour l’anguille (espèce en très fort déclin au niveau international, inscrite au Livre rouge national).

Les marais sont également un réservoir biologique pour les poissons, avec d’excellentes zones de pontes.

La vie sur l'estran

L’estran est la zone alternativement recouverte et découverte par la mer, en fonction des marées.

Les inventaires réalisés par la Communauté de Communes ont permis de recenser 68 habitats naturels différents dont 13 ont un intérêt patrimonial international.

Quelques exemples :

Les vases intertidales

Elles présentent un intérêt majeur en particulier pour l’avifaune, en tant que zone d’alimentation, pré-dortoir et reposoir à marée haute.

Les herbiers de zostères

Ils jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes littoraux : fixateur de sédiments, nurserie et zone refuge pour de nombreuses espèces marines, ils sont broutés par des espèces comme la bernache cravant à ventre sombre.

Les roches calcaires à bivalves foreurs