Pendant un mois, les écogardes de la Communauté de Communes de l’île de Ré, aidés par 25 bénévoles, ont sécurisé la migration d’amphibiens à Saint-Clément-des-Baleines.
D’un côté, les dunes, lieu d’hivernage des amphibiens. De l’autre, les zones humides de reproduction. Entre les deux, la départementale 101. À Saint-Clément-des-Baleines, cet axe routier est un danger pour les amphibiens au moment de leur reproduction.
Pour leur éviter une périlleuse traversée, une barrière équipée de seaux-pièges a été installée du 21 février au 31 mars 2023.
Chaque matin, les écogardes de la Communauté de Communes, accompagnés de bénévoles, ont transporté les amphibiens au plus proche des marais.
Au total, 857 individus ont été sauvés puis identifiés. « Cela permet d’en savoir plus sur les populations et les espèces présentes sur l’île de Ré », souligne Simon Baudouin, écogarde.
Menée tous les ans depuis 2020, cette opération a, cette année, permis d’obtenir des données sur une espèce rare à l’échelle nationale : le pélobate cultripède. 130 individus ont été capturés et relâchés.
« C’est l’année qu’on attendait, se réjouit Simon Baudouin. Grâce aux suivis effectués tout au long de l’année, nous savons qu’il y a une forte population de pélobates sur l’île, entre 400 et 500 individus. Mais, il nous manquait des données sur leur migration. »
Désormais, des données existent sur la migration des 5 espèces d’amphibiens recensées sur l’île de Ré. Grâce aux données des années précédentes, une carte migratoire se dessine.
« Nous supposons que le pélobate emprunte un passage migratoire similaire aux autres espèces. Il faudra conforter cette hypothèse l’année prochaine en réitérant l’opération », conclut l’écogarde.
À terme, l’objectif de cette étude est de créer un aménagement permettant de sécuriser la traversée des amphibiens, comme un crapauduc* par exemple.
* un crapauduc est un tunnel favorisant le passage des amphibiens sous les axes routiers.
Cette opération a été réalisée grâce à l’aide de 25 bénévoles. « Leur aide est précieuse. On ne pourrait sans doute pas mener à bien ce projet sans eux », apprécie Simon Baudouin. « Faire participer les habitants à nos missions est de plus un bon support de sensibilisation à la protection de la biodiversité. »