Démarches en ligne

Victimes de violences conjugales : un accompagnement sur l’île de Ré

L’antenne départementale du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) accompagne les femmes victimes de violences conjugales. Des permanences ont lieu tous les mois à Saint-Martin-de-Ré.

Les violences conjugales s’exercent partout et l’île de Ré ne fait pas exception. « On a toujours peur de passer à côté de la situation grave », témoigne Émilie Sandoval, directrice adjointe du CIDFF 17 et coordinatrice du service d’aide aux victimes. Parmi ses nombreuses missions, l’association propose aux victimes un accompagnement psychologique et juridique.

Le CIDFF peut directement les contacter grâce aux plaintes déposées aux commissariats et gendarmeries. Chaque premier mardi du mois, l’association tient des permanences à Saint-Martin-de-Ré, dans les locaux de la mairie*. En 2021, 31 victimes domiciliées sur l’île de Ré ont été accompagnées, un chiffre assez semblable en 2022.

Émilie Sandoval et Océane Mahokou

Plusieurs types de violences

Les violences sont sexuelles, physiques et psychologiques (harcèlement moral, insultes…) « Ces dernières peuvent être prouvées sur certificat médical. Les médecins ont la possibilité d’établir une interruption totale de travail (ITT) indique Émilie Sandoval. Cela peut déboucher sur des audiences correctionnelles pour harcèlement. »

Moins connues, les violences sont aussi administratives et financières lorsqu’un conjoint supprime les moyens de paiement de sa compagne par exemple. « Dans cette situation de dépendance, il est difficile de prendre ses distances avec son partenaire », complète Océane Mahokou, juriste au CDIFF17. En particulier sur l’île de Ré, où « l’accès au logement est un frein supplémentaire. »

« Difficile de se manifester »

« Toutes ces violences sont listées par les autorités aux victimes lors de leur dépôt de plainte, explique Émilie Sandoval. Il est nécessaire de creuser pour déceler d’autres infractions ». Sujet tabou, peur du qu’en dira-t-on ou des représailles, il est en effet « difficile de se manifester quand on est victime de violences ».

Le phénomène traverse tous les milieux sociaux. « Parce qu’un conjoint occupe une fonction importante, les victimes peuvent penser qu’il connaît les autorités locales et qu’elles ne seront pas prises au sérieux. Nous les aidons à lever ces appréhensions », poursuit-elle.

* Pour solliciter l’aide du CDIFF 17/France victimes 17, appeler au 05.46.41.18.86 et/ou au 05.46.51.02 50. Service gratuit et anonyme.

À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce vendredi 25 novembre 2022, la Communauté de communes convie tous les acteurs concernés par cette problématique (associatifs, institutionnels, public…) à une journée d’échanges. L’objectif : mieux appréhender le phénomène des violences conjugales et mieux accompagner les victimes.