Située à basse altitude, parfois sous le niveau de la mer, l’île de Ré est soumise au risque de submersion marine. La Communauté de communes agit en conséquence pour protéger les côtes.
Quels sont les risques encourus et les protections mises en œuvre ?
L’île de Ré, située sur la façade atlantique, est séparée du continent au nord par le pertuis Breton, et au sud par le pertuis d’Antioche. Elle se compose de deux territoires distincts : le « sud » (d’altitude moyenne 10 m selon le Nivellement général de France) et le « nord » composé de nombreux marais et de zones de basse altitude situés sous la cote 4 m NGF, ce qui l’expose au risque de submersion marine.
Ses 108 km de côtes sont autant de remparts contre les risques littoraux. Afin de maintenir le trait de côte,
de nombreuses digues ont été réalisées pour protéger les terres et habitations de la mer. L’île de Ré bénéficie également d’un réseau hydraulique complexe de marais (composé de chenaux et bassins). Cette zone de tampon ralentit la submersion en cas de tempête, tout comme les dunes. Ces dernières constituent une réserve de sable face à l’érosion des vagues et des barrières naturelles de protection de la côte.
Les différents types de digues et leur utilité
L’ensemble des digues existantes retrace l’histoire de l’île, façonnée par l’Homme. Elles témoignent de la mobilisation des habitants pour réparer les dégâts, colmater les brèches et reconstruire après chaque tempête, afin de protéger les habitants et activités économiques des marais.
Sur l’île de Ré, on distingue 66 km de digues réparties en 4 types :
- Les digues maçonnées (21 km),
- Les digues en enrochements (25 km),
- Les levées de terre (20 km),
- Les gabions (150 m).
Où sont situées les dunes et pourquoi sont-elles si importantes ?
Les cordons dunaires s’étendent sur près de 20 kilomètres, soit presque un tiers du littoral :
- Au nord, au niveau de la Conche des Baleines et de Trousse-Chemise.
- Sur la façade sud-ouest, aux abords d’Ars-en-Ré (forêt de la Combe-à-l’Eau), de La Couarde-sur-Mer (forêt Henry IV) et du Bois-Plage-en-Ré.
L’Observatoire du littoral, mis en place en 2013, a constaté que les cordons dunaires de l’île, hormis quelques secteurs, ne subissent pas une érosion chronique importante. Ils peuvent toutefois être attaqués lors de tempêtes hivernales, mais montrent plutôt une bonne résilience lors de la saison estivale suivante.
Les falaises, des remparts naturels
On compte environ 11 kilomètres de falaises, principalement sur les communes de La Flotte, Sainte-Marie-de-Ré et Saint-Martin-de-Ré. Ces falaises calcaires à marno-calcaires, bordées par un platier rocheux, ne dépassent pas les 5 à 6 mètres de hauteur.
Leurs dynamiques sont suivies depuis 2022, au même titre que les cordons dunaires, dans le cadre de l’Observatoire du littoral.
Les épis, des ouvrages de protection essentiels
Les épis, positionnés perpendiculairement au trait de côte, ont pour objectif de réduire la perte de sédiments par transit littoral et ainsi protéger la haute plage.
Sur l’Ile de Ré, on compte 5,3 kilomètres d’épis de différents types :
- Les épis maçonnés (plage de la Conche des Baleines, Boutillon, …),
- Les épis en bois (Loix, Ars-en-Ré, La Couarde-sur-Mer),
- Les épis en enrochements (Saint-Clément-des-Baleines, Saint-Martin-de-Ré, …).
Les cordons de galets protecteurs
Environ 2 kilomètres de cordons de galets sont présents sur l’île. Il s’agit d’une accumulation littorale, formée de galets et étirée en cordon, avec une pente vers la mer et une contre-pente sur le revers. Il constitue le plus souvent la partie haute d’un estran sableux. Il protège souvent des aires basses comme des lagunes ou des marais.
Les remparts « Vauban » jouent aussi leur rôle
Les 3,5 km de remparts présents sur l’île ont été construits au 17e siècle par l’ingénieur Vauban, en vue de protéger le territoire. On retrouve ces fortifications à La Flotte (fort de la Prée) et Saint-Martin-de-Ré. Ces dernières sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.